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Le pescatourisme redessine la carte des atouts naturels de la Corse




Le pescatourisme redessine la carte des atouts naturels de la Corse
Corse matin Publié le vendredi 09 décembre 2011 à 09h04


Les acteurs du pescatourisme autour de la présidente de l'ATC Vanina Pieri et du président du CRPM Gérard Romiti. Michel Luccioni
Le tourisme issu de la pêche est sans doute l'avenir de la profession. Au salon nautique de Paris, hier le président du comité régional des pêches maritines a présenté ce modèle économique de demain

Et si le tourisme de demain s'ouvrait sur ce que la nature a de plus cher ? Au Comité régional des pêches maritimes présidé par Gérard Romiti, on n'en doute pas. Et ce, de longue date. L'ambassadeur de la pêche en Corse, a drainé dans ses filets, hier, Porte de Versailles, plus qu'un concept de pescatourisme, une réalité de réussite. « C'est là l'une des victoires du CRPM. La Corse est pionnière en ce domaine et dans le cadre du FEP (fond européen de pêche), cela a réellement commencé l'été dernier. Le CRPM est à l'origine de l'idée du pescatourisme. Un modèle dans lequel l'effort de pêche est réduit. » Si en 1982 déjà, le CRPM esquisse le concept de pescatourisme, il faudra attendre trois décennies pour que le modèle se dessine concrètement. Deux ambassadeurs venus spécialement de la cité des falaises, les frères Jean-Hugues et Thibaud Etienne, patrons pêcheurs, ont fait part de leur expérience réussie pour une première, dans le pescatourisme.
Pour eux deux, une aventure qui a nécessité un effort financier à la hauteur des enjeux de l'entreprise. L'été 2011 s'est écrit à l'encre de leur catamaran flambant neuf, Lestrygon II, conçu pour le pescatourisme dans les normes de sécurité optimale pour une capacité de douze personnes sans compter l'équipage.
La Corse première à s'ancrer dans le tourisme de pêche
Le pescatourisme, les deux frères pêcheurs en ont fait l'expérience les premiers à Bonifacio, c'est une aventure marine qui permet le partage d'une journée ou d'une demi-journée, avec un pêcheur artisanal, dans les conditions du quotidien du professionnel de la pêche. Pour Thibaud et Jean-Hugues Etienne, « il s'agit d'écotourisme. La Corse est la première région de France à lancer le pescatourisme. Tout est réglementé, lorsque nous embarquons jusqu'à douze personnes. Notre bateau au préalable est soumis au contrôle du bureau Véritas. Il y a deux ans nous avons investi dans un bateau neuf ». Bien évidemment, le pescatourisme fait le plein de touristes en particulier, et d'adeptes en général, l'été, mais il faut souligner que ce modèle de tourisme est accessible toute l'année.
Techniquement, l'activité n'est ni le fruit du hasard ni de la seule volonté. Ne peut se prévaloir qui veut, professionnel de l'agrotourisme. Bien que l'activité contribue à soutenir et doper de manière soutenue, la pêche, il n'est pas question d'enrichissement soudain pour autant. En résumé, Gérard Romiti confirme « le pescatourisme projet pilote, n'en est plus un à présent, c'est un projet qui est bien lancé. Le pêcheur qui le pratique est un professionnel, qui possède une PME, une licence et ne tire pas tous ses revenus du pescatourisme mais de 60 % de la pêche et 40 % du pescatourisme. »La présidente de l'agence du tourisme de la Corse, Vanina Pieri, depuis le début de sa mandature, s'attelle à promouvoir et redonner sens aux richesses du terroir. Il en va du tourisme de l'intérieur comme de la mer pour cette élue de terrain. « En 2010, l'ATC montait au salon nautique avec l'idée de représenter les acteurs du tourisme, depuis, notre logique est que les acteurs se représentent eux-mêmes. Il s'agit de faire prendre tout son sens au label Corsica Made. Lorsque le président du CRPM m'a parlé du pescatourisme, l'idée est allée bien plus loin qu'un projet pilote. À l'instar des liens qui nous lient à l'UPPC, (l'union des ports de plaisance de Corse) qui va porter le message de Corsica Made à Dusseldorf et à Gênes, avec le pescatourisme c'est la même philosophie que je souhaite développer ». Les maîtres mots, on y revient toujours, sont tourisme identitaire, respect de la terre et de la mer. Cet attachement à ces valeurs-là explique aussi la présence de l'ATC au salon événementiel concomitant, le salon du cheval. A quelques encablures de là, à Villepinte le salon du cheval réunit une dizaine de centres équestres venus des quatre coins de l'île.
A chacun son rythme, au trot, au galop, à voile ou à moteur, le public peut alternativement passer de l'un à l'autre tout le week-end.